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#3 Se lancer en tant que freelance, doutes et opportunités

par | Nov 26, 2020

Parlons Cash
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#3 Se lancer en tant que freelance, doutes et opportunités
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De la salariée à la consultante freelance en marketing digital

Claire a 37 ans et son parcours d’études est classique. Une école de commerce, puis on enchaîne sur plus de dix années en tant que salariée. Elle travaille principalement dans le monde de la start-up et des casquettes tout du long de ces années, elle en aura porté plusieurs. Claire évolue de la gestion de projet jusqu’au marketing, en passant par le poste de product manager chez un éditeur de logiciels.

Puis vient sa dernière expérience en tant que salariée. Elle est responsable marketing dans une start-up qu’elle côtoie depuis trois ans et pouf, l’envie d’arrêter. Juin 2017, c’est la rupture conventionnelle et non, elle n’a pas vraiment d’idée pour l’après, elle sait simplement qu’elle en a assez.

Plutôt que de se précipiter, Claire s’autorise tout bêtement à faire un break et à réfléchir. Parfois, ce n’est pas plus mal. Rapidement, des propositions pour des missions de marketing arrivent d’elles-mêmes et résultat, une réflexion finit par s’imposer : Pourquoi ne pas s’engager en tant que freelance ?

C’était pas vraiment une volonté de ma part, mais plutôt de l’opportunisme.

Son statut est créé en octobre 2017 et son rôle : Accompagner des petites entreprises sur leur stratégie marketing digital / stratégie d’acquisition. Principalement axée sur du B2B, ses clients sont des éditeurs de logiciels SaaS, des entreprises de services, des entreprises dans le domaine de la formation professionnelle…

Elle nous explique que son spectre d’intervention est large : De la stratégie de contenus à la rédaction de ces derniers, de la refonte de site web, de la newsletter mais aussi de la mise en place de CRM…

Claire touche un peu à tout, il faut dire que le marketing digital, vaste sujet !

Branding et freelance

Lorsque Michaël aborde le sujet de « La Mouche du Coche », il y a un petit rire gêné au micro.

Claire nous l’avoue sans détour, elle ne voulait pas se lancer en freelance avec son propre nom et exit les jeux de mots bidons avec ses initiales. Ce qu’elle voulait, c’était un peu de branding et « La Mouche du Coche », c’est le nom qu’elle a trouvé. Choisi au départ pour son aspect négatif, le pseudo provient d’un poème de La Fontaine mais c’est aussi une expression qu’on lui répétait, gamine, lorsqu’elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas.

Au boulot, cette tendance se fait toujours sentir. Claire elle est curieuse, elle aime apporter son grain de sel et puis c’est tout, c’est comme ça. Tout ça c’est bien beau mais finalement, elle souhaiterait à nouveau changer. Ce surnom elle en a fait le tour et surtout, elle ne l’utilise pas tant que ça. En vérité, c’est Claire que les gens achètent et non une marque. Pour la marketeuse en freelance, il s’agit d’assumer le fait de se vendre elle-même. Mais bon tout ça, c’est encore à méditer !

En tant que freelance c’est ça que cherchent mes clients, que j’apporte mon grain de sel, y compris pour dire des choses qui dérangent ou pour mettre le doigt sur des problématiques qu’ils n’ont pas envie de regarder.

Démarrer en freelance, quelles questions ?

Claire revient sur le pourquoi du comment : On lui a proposé des missions et elle avait tout simplement besoin d’un statut pour facturer. Alors la première question posée, forcément, c’est quel statut prendre ? Entre auto-entrepreneur, création de société, portage salarial… Les options sont toutes étudiées mais, rapidement, elle opte pour la micro-entreprise.

Pourquoi cette direction ? Claire souhaite quelque chose de très léger administrativement, parce qu’elle n’est pas certaine de continuer comme ça éternellement. Le portage salarial ? Lâcher 50% de son CA sans avoir aucune idée de sa capacité à générer de ce dernier ? Bof , on passe !

L’objectif pour elle était simple : Tester ce statut de Freelance et arrondir ses fins de mois. Du coup, disons le, le but c’était qu’un max du CA généré arrive dans ses poches. Voilà, pourquoi le statut d’auto-entrepreneur.

Claire nous parle ensuite de l’accre, l’aide à la création d’entreprise pour les demandeurs d’emploi.

Assurément le bon plan pour se lancer ! On déclare combien on a touché par mois et en fonction, ou Pôle Emploi complète, ou pas (puisque qu’il y a cette histoire de pallier). Cette aide, elle témoigne, c’est une sécurité financière totale, très intéressante combinée à ce régime. Chaque jour où Pôle Emploi ne verse rien, le temps d’indemnité est reporté. Idéal !

Freelance : Chiffre d’affaires et régularité

2018 est une première année correcte, mais sur laquelle Claire doit encore pas mal compter sur Pôle Emploi. 2019 est une très bonne année, là, on ne touche quasiment plus aux indemnités. Il y a des clients récurrents, il y a la possibilité de faire du prévisionnel, les objectifs sont remplis. Le chiffre d’affaires est plutôt régulier, même s’il y a des hauts et des bas…

Le principal creux pour moi c’est l’été. Je prends pas mal de congés d’été… [rires]

Cette histoire de régularité pour Claire, c’est important. Il y a bien entendu la problématique 2020, la fameuse, les périodes de confinement. Non pas qu’il n’y avait plus de boulot, contrairement à beaucoup, mais il y avait surtout bien moins de temps. Les enfants à la maison, l’école à faire, tout ça n’est pas facile à gérer. L’année 2020 va s’achever… correctement, mais il n’y aura pas eu de croissance par rapport à 2019.

Du coup ce chiffre d’affaires, c’est ça. Des clients récurrents, on complète avec des projets ponctuels mais plus rentables, puis des petites prestations ici et là pour arrondir les fins de mois (notamment des prestations de rédaction).

Construire sa clientèle en freelance

Opportunité, encore et toujours, et pas de prospection. Claire on peut le dire, c’est une opportuniste. Tous ses clients proviennent, ou de son réseau pro : Recommandations, contacts d’avant… Ou de LinkedIn, qui est sa source de lead numéro 1.

Toujours sur la thématique de construction de sa clientèle, notre invitée l’admet, oui, elle refuse des projets. Ciel ! Est-ce donc possible ?! Parfaitement. Du contact régulier, beaucoup de projets, forcément il faut faire du tri et faire du tri, ce n’est pas toujours facile. La plus grosse difficulté pour Claire, c’est de réussir à prévoir sa charge de travail. Organiser son temps, prendre les bonnes décisions, ce sont des défis qu’il lui faut assumer.

Freelance, l’art de prendre des décisions

Refus de projets, investissements, comment décider, la réponse est simple : Claire regarde son cash ! Le même process depuis le départ, un Google Sheet prévisionnel tout con. Il y en a un pour chaque année, mis à jour tous les mois selon le chiffre d’affaires réellement encaissé puis ensuite, il faut tenter d’anticiper. Voilà son outil principal. Dans ce tableau il y a donc son CA anticipé, elle déduit ses charges, la TVA, ses dépenses y compris ses dépenses prévisionnelles (par exemple, la fameuse CFE qui tombe tous les ans). Voilà comment Claire raisonne en permanence, en fonction du cash qu’elle génère.

Chaque fin de mois le chiffre que je regarde c’est combien j’ai dégagé d’argent, combien je me suis payée, et petit à petit je me construis un matelas de sécurité.

À côté de ça, la marketeuse nous parle d’économies. Au commencement de son activité, Claire s’ouvre un compte en banque forcément, mais pas un compte pro. Plutôt un compte gratuit sur une banque en ligne et dès qu’elle a eu un peu de trésorerie, elle s’est ouvert un livret à côté pour mettre des sous de côté.

Attention, accepter ou non un projet, il n’y a pas que le cash qui compte. Claire nous raconte :

Au tout début de mon activité de freelance j’ai eu une opportunité pour bosser pour une startup française, un produit sympa. Sauf qu’il me proposait de bosser à mi-temps pour lui pour 1500 euros par mois. Il voyait ça comme une espèce de salariée à temps partiel et moi je n’avais pas l’intention d’être ça. pas de sous-vente, je connais les TJM, 1500 euros pour 8 jours de boulot, c’est pas la peine.

Il me dit « mais attend toi tu te lances en freelance quand même, ça va te faire un peu d’argent, une première expérience puis t’as rien à faire en ce moment.

J’ai jamais regretté la décision de ne pas m’être laissée faire. Ne vous enchaînez pas, et ne vous sous-vendez pas.

La clé c’est que j’étais confiante dans ma capacité à générer ces 1500 euros qu’il me proposait, en travaillant moins de 8 jours. Je me suis pas lancée en free pour être purement exécutante même si j’en fais beaucoup. Je ne souhaite pas être la petite main. Je ne me suis pas non plus lancée en free pour m’enchaîner immédiatement à un client.

Freelance, comment mettre des sous de côté ?

Pas de vraie stratégie, Claire aime simplement faire la différence entre le compte courant et celui utilisé à titre pro. Ce qu’il faut, c’est suffisamment de trésorerie pour payer charges et dépenses, puis un mois de salaire. Dès qu’il y a plus, ça part dans la réserve et du coup, il est très facile visuellement de constater la croissance de cette réserve.

Côté salaire, au départ il y avait un objectif fixé, un objectif qui semblait ambitieux, difficile à atteindre. 3 000€ par mois, ça paraissait un peu dingue, mais sitôt que cet objectif a été atteint, Claire y est restée fidèle. Quel que soit le chiffre d’affaires généré, on reste sur ces 3 000€ de salaire.

Contrats de prévoyance, assurances et KPI pour le freelance

Rapidement, Claire va voir une complémentaire santé pour avoir sa propre mutuelle. Avec, on lui propose un contrat de prévoyance et elle le prend. Depuis la première année quasiment, tous les mois une petite somme est donnée à ce contrat de prévoyance. L’objectif en gros, s’assurer un minimum d’indemnités journalières si demain, elle devait être en incapacité totale.

La retraite aussi il faut y penser, faudrait que je m’y penche. Chaque année que tu passes en freelance avec un statut d’auto-entrepreneur, bien sûr que tu cotises un peu, mais en termes de droits à la retraite, ça n’a rien à voir avec ce que te garantit un emploi salarié.

Son KPI le plus concret c’est la rentabilité. Le second c’est, le temps facturé. Bien sûr, il y a aussi la rentabilité par projet, par client, puis le chiffre d’affaires annuel. Au passage, Claire nous avoue être un peu une maniaque des outils.

Je log tous mon temps et je regarde chaque mois combien de temps j’ai logué, combien de temps facturable. Je suis de près ce temps facturé parce que mon objectif n’est pas de travailler un maximum, mais il y a un minimum de temps que je dois consacrer à mes clients chaque mois pour maintenir l’activité.

Pour clôturer en beauté et glaner encore un peu de conseils, on vous livre ce ping-pong questions / réponses cash et authentique, parce que nous aussi on adore ça. Prêts ?

Problématiques actuelles ? Axes d’amélioration ?

1) Je suis très généraliste, donc je fais des choses très variées, très différentes, et je me demande si je dois me focus plus sur certaines activités ou certains secteurs, ou de monter des offres plus « packagées ». Parce que là en 3 ans de freelance je vois déjà plus clair sur quel type de projet j’aime, quel travail j’aime ou au contraire, qu’est-ce que j’aime moins faire. Mais je ne suis pas encore au clair là-dessus. Est-ce que c’est une spécialisation qu’il me faut, ou est-ce que je dois mieux choisir mes clients, ou comment je démarre la relation dès le départ…

2) Au-delà de mon positionnement que j’aimerais faire évoluer, c’est « comment me libérer du temps pour faire des choses pour moi ». Des idées j’en ai en permanence. Même si je n’ai jamais monté de boîte j’ai un profil entrepreneur à la base, j’ai eu des projets de créations de boite que j’ai avorté et j’aimerais bien un jour avoir un side project sur lequel me tester.

3) Mieux structurer ma veille, mieux me former. Je passe trop de temps sur LinkedIn pour au final réaliser que je n’ai rien appris. Mais d’un autre côté c’est mon outil de contact avec mes clients. Faut trouver le bon équilibre, c’est un sujet sans fond.

Quels apprentissages ? un partage pour les freelance ou futurs freelance ?

On n’est pas obligé de m’écouter mais comme je l’ai expliqué, je me suis lancée vite, sans réfléchir beaucoup. Je voulais au départ monter mon site, ça m’a pris du temps. Le thème WordPress, 3 jours… Je n’arrivais pas à écrire, à établir ma proposition de valeur, à présenter mon offre, puis j’ai dit STOP. On reporte ça à plus tard. Au lieu de tourner autour du pot et de me regarder le nombril, j’ai été chercher des clients. J’ai passé finalement peu de temps à monter mon projet et plus à aller rencontrer des gens, à échanger, et j’ai tout de suite bossé. Il y a eu des erreurs, il y a eu des projets moyens, mais j’ai tout de suite voulu faire des choses.

On incite beaucoup les freelances à se regarder le nombril à réfléchir à leur client idéal, leur proposition de valeur. Il faudrait se lancer en free en étant déjà soi-même un business, en ayant un super personnal branding, en ayant une mécanique d’acquisition hyper cadrée… Je crois que beaucoup de monde perd du temps et de l’argent. Faut aussi laisser la part à l’imprévu, à l’inconnu, et mettre les mains dedans.

Attention aussi au coaching de freelance, beaucoup de charlatans. Ne lâchez pas toutes vos économies dans un site internet, un logo, du coaching, ne vous faites pas manger la laine sur le dos.

Pour conclure : Ayez confiance en vos capacités. Lisez, écoutez des podcasts. Ne cédez pas trop aux sirènes aux personnes qui vous vendent du rêve, gardez les pieds sur terre. Ouvrez-vous, rencontrez des gens, discutez avec un max de personnes possibles, voilà ce qu’il faut pour démarrer.

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