Aujourd’hui pour ce premier épisode nous Parlons Cash avec Mayane Guez, co-fondatrice de DOTmarket.eu et véritable entrepreneure dans l’âme.
L’entreprenariat : Un voyage et des décisions
Un parcours un peu particulier, comme un peu tous les entrepreneurs aujourd’hui finalement.
Issue d’une formation très tech dans l’intelligence artificielle, notre invitée passe par un premier CDI dans une start-up. Une belle vision de l’IA, une équipe passionnée et des prototypes à la Siri et ce, avant qu’Apple ne sorte ce dernier s’il vous plaît.
C’était innovant, c’était il y a dix ans et si Mayane avait déjà en tête à cette époque l’idée de monter sa boîte, elle souhaitait mettre les mains dans une première expérience professionnelle avant de se lancer pleinement à l’eau.
Après un second CDI dans le big data, l’entreprenariat lui tend les bras. Adieu le code, Mayane s’oriente plutôt vers le management et le marketing, puis tout le reste en fait. Parce que faire de l’entreprenariat, c’est ça finalement, être prêt à toucher à tout.
J’avais le besoin de créer quelque chose par moi-même, de me lancer, de me surpasser, de créer un projet auquel je crois.
Ce projet, elle n’avait pas envie de le monter seule et c’est avec un ami et ancien collègue qu’elle réalise ce premier pas. Retour d’un voyage à San Francisco, elle venait de l’IA et lui de la réalité augmentée, ils ont acheté les Google Glass pendant leur séjour et l’idée, c’était d’apporter une couche de VR dans l’éducation.
C’est en riant que Mayane se confie : “C’était trop tôt ! Trop en avance, que voulez-vous”. Lui est débauché dans une grosse boîte, elle, elle se retrouve seule. Après deux ans fatiguée et sans économie, elle parvient à dire stop. Un peu trop tard peut-être, le burn-out était là.
L’échec est très dur à accepter en France.
Alors on tourne complètement la page et on cherche à se ressourcer. Mayane quitte son appartement à Paris après 10 ans de ciel gris. C’est l’appel de l’aventure, elle passe en freelance et pendant trois années elle obtient de petits contrats, principalement de start-ups. La marketeuse voyage et tant que ses clients sont ok avec le décalage horaire, tout va bien.
Du digital nomad à l’aventure DOTmarket.eu
J’étais très loin d’imaginer au départ qu’il y avait un marché, que des gens vendaient et achetaient des sites.
Mayane l’exprime très simplement : C’est le bon feeling avec la bonne personne. Le marketing c’est sympa, mais ce n’est pas son dada. À côté de ça il y avait Kévin, lui aussi digital nomad dans l’âme et tout s’est fait sur un texto. Elle nous parle de ses valeurs, de sa façon de penser, de réfléchir et surtout elle doit bien l’avouer, l’entreprenariat après six mois de voyage, ça lui manquait.
Je n’avais pas envie de repartir dans le monde du salariat, de poster des CV…
DOTmarket, c’est une marketplace où on met en relation des acheteurs et des vendeurs de business digitaux. C’est un peu être agent immobilier, mais pour du site internet. Auditer des sites, regarder s’ils sont fiables et solides, préparer des dossiers et les présenter à des acheteurs. Vous connaissiez vous ?
Mayane nous parle des métriques qui font la valeur, des points de contrôle avant l’acceptation d’un site internet et vous pouvez nous croire, il n’y en a pas que deux ou trois.
Quelle méthode aujourd’hui pour piloter sa boîte ?
Chaque mois on peut prendre des directions différentes. Parce que le business évolue, parce que les retours peuvent changer.
Mayane et son associé s’adaptent et vivent au jour le jour pour petit à petit construire une véritable ligne directrice. L’idée, c’est d’atteindre l’objectif et l’objectif en 2020, c’était de réussir à vendre pour 1 million d’euros de valorisation de sites. Plus d’acheteurs que de vendeurs alors la vente, ça va vite. Pour cette première année de DOTmarket vous l’aurez compris, il fallait obtenir plus de sites à vendre.
Mais quand un site arrive, il y a l’audit et ça, ça prend du temps. Au bout de 6 mois de travail manuel, une décision est prise, celle de ne pas vendre pour moins de 20 000€ de valorisation.
À deux, c’était trop compliqué de gérer plus de cinq sites par mois. Aujourd’hui on veut automatiser les tâches, pour ça il faut de la trésorerie.
Gestion de trésorerie
Pour l’instant la gestion financière, bah y’en a pas trop. On se connecte, on regarde notre compte, on se dit qu’il va falloir tenir un petit peu encore pour atteindre notre objectif.
Son associé par chance est capable de financer le lancement de DOTmarket grâce à ses activités en parallèle. Ne pas partir avec 0€ en poche, c’est un atout. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas énormément de trésorerie mais si celle-ci doit avoir un objectif, c’est bien celui de payer les salaires, d’autant plus que ça parle embauche.
Les boosters c’est nous, et si on se nourrit pas, nous on pourra pas nourrir l’entreprise.
Et là, on entre dans un sujet sensible. S’il est tentant au départ de déclarer haut et fort que la passion suffit et que monter sa boîte passe avant tout, l’aspect salaire il faut y penser, il faut en parler. Cette décision difficile de refuser les petits sites, c’est un premier pas vers la nécessité de se payer et c’est bien l’objectif pour 2021.
Sujet sensible ou non, Mayane nous parle de ce choix avec honnêteté, de comment il a été pris et une fois encore, l’importance d’un bon associé est mise sur le devant de la scène.
La chance qu’on a avec Kévin, c’est qu’on est aligné sur toutes nos décisions. En dix minutes on était accordé, c’était bouclé.
C’est la perle de sagesse que notre invitée nous délivre au terme de ce premier épisode : En entrepreneuriat, ne restez pas seul. Associés ou bon réseau, l’important c’est de savoir s’entourer. Un épisode touchant qui aura autant su nous faire rire que réfléchir et pour ça, on l’en remercie.
On te dit que ta première boîte tu vas échouer, je pensais que moi j’allais y arriver mais heureusement que je me suis pris la tête dans le mur, ça m’a appris à aujourd’hui chez DOTmarket à prendre les bonnes décisions.