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#4 À la recherche de sens, des assurances à l’entreprenariat social

par | Déc 23, 2020

Parlons Cash
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#4 À la recherche de sens, des assurances à l'entreprenariat social
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Entrepreneur touche à tout

Aujourd’hui pour le quatrième épisode de Parlons Cash nous recevons Alexis Triboult, entrepreneur convaincu et convaincant qui ne manque pas d’engagements.

Un parcours pas très conformiste, Alexis n’est pas vraiment branché par les études et mettre les deux pieds dans le moule scolaire, ça ne l’éclate pas tant que ça. Obtenir son BAC, c’est déjà pas mal. Il enchaîne sur un BTS, mais, pas de bol, c’est le licenciement économique en 2008 à la fin d’une première année : Crise des subprimes oblige.

Première vraie remise en question suite à cet événement qui, finalement, n’est peut-être pas si bouleversant que ça. Notre invité le dit : Il est jeune et continuer dans ce sens-là, ça ne lui plaisait de toute façon pas. Alors comme souvent dans ces cas-là, on se pose et on réfléchit et pour Alexis, la voie la plus cohérente avec ses envies c’est celle de l’entreprenariat.

Il démarre son aventure en tant qu’auto-entrepreneur dans l’assurance et plus particulièrement, l’assurance santé. Après ça, direction la gestion patrimoine. Trois années pour un verdict sans appel : Bof. Tant le fonctionnement que l’ambiance en générale, ça ne colle toujours pas avec ses attentes, il manque un truc pour qu’Alexis se retrouve dans ces métiers.

Alors on essaie autre chose évidemment et ce coup-ci c’est la carte restauration qui est tirée. Un désir que notre invité trimballait depuis quelques temps déjà, insufflé par ses parents commerçants qui avaient eux-mêmes bossé dans le milieu.

Cuisine à l’italienne, premier point de vente à 21 ans, second point de vente l’année d’après et puis, devinez quoi, l’année d’après c’est un troisième point de vente qui voit le jour. Pas mal non ? On peut le dire, à 25 ans Alexis avait fait ses premières armes dans la restauration seulement…

Le métier est intéressant, mais pas en accord avec les valeurs d’un jeune entrepreneur qui à côté de ça s’instruit, lit, et se retrouve animé par la volonté d’apporter quelque chose à la société. En découle une seconde remise en question, celle-ci va durer une année.

L’idée est d’apporter un quelque chose pérenne au monde et, si au passage il était possible de faire évoluer les mentalités sur des questions telles que l’environnement ou la société, là c’était tout bon. Une envie réelle de s’impliquer et tant pis pour les trois points de vente qui sont rapidement mis en vente, Alexis n’est pas du genre à craindre de repartir à 0.

Walk United en était à ses prémices côté création et notre invité se joint à la partie pour apporter sa pierre à l’édifice.

Entre cette remise en question et ce premier pas dans l’aventure Walk United, des événements personnels s’ajoutent à la balance des aléas de la vie. La maman d’Alexis est licenciée économique à 55 ans et ils décident tous les deux d’acheter un hôtel.

Je me suis posé avec elle et je lui ai demandé ce qu’elle avait envie de faire

Ce second projet est mené avec toujours des valeurs engagées et l’hôtel Amirauté la Baule choisit de se procurer chez des fournisseurs éco-responsables français. À long terme l’objectif, c’est l’éco-tourisme.

J’ai pas peur de prendre des risques, parfois à tord, mais je ne me restreins pas. Quand je ressens que je ne suis plus en corrélation avec ce que j’ai réellement envie de faire, je n’ai aucune problématique à vendre ou me séparer d’un projet pour en reprendre un tout autre de zéro.

Walk United

Associée à cette non-crainte du départ à zéro lorsque celui-ci est motivé par des convictions, il y a l’amour de la création. Alexis aime créer, il a toujours envie d’aller plus loin dans la création et sans ça, Walk United peut-être ne serait pas ce qu’elle est.

Mais du coup qu’est-ce que c’est, Walk United ?

Ils étaient tous les trois à un stade de leur vie où l’envie de s’inclure et d’apporter quelque chose à la société était présente. Mais comment procéder ? Quel type de société pour ces objectifs ?

On était des noobs sur le sujet, mais il devait y avoir pleins de gens comme nous qui ne savent pas comment faire le premier pas pour devenir solidaire, pour devenir éco-responsable ?

En parallèle à cette première réflexion, les trois associés se questionnent sur qui aider et où est-ce qu’il fallait être impactant. Ils réalisent que les plus gros acteurs de solidarité et de développement durable aujourd’hui, ce sont les associations.

Les associations sont à la base de la recherche d’informations, elles sont sur le terrain, elles prennent des mesures, elles vont remonter les informations et chercher des solutions.

Comment peut-on aider les associations ?

Un processus de réflexion tout simple : Alexis se demande ce que l’homme réalise tous les jours et qui du coup n’est pas bien contraignant, et la réponse, c’est la marche.

Walk United, c’est une application qui convertit la marche ou la course en dons à des associations à but humanitaire ou environnemental.

Walk United, facile, mais d’où vient l’argent ?

Alexis nous explique en toute transparence que son modèle économique passe par deux biais : Le premier va être la diffusion de publicités d’entreprises à dimension éco-responsable, qui proposent des produits ou des services responsables, qui sont investis de manière solidaire ou qui ont réellement cette envie de s’investir. Deuxième partie du modèle : Walk United c’est aussi de la stratégie et du conseils vis à vis des collectes associatives. L’idée, c’est de mettre en place des collectes sur des campagnes bien définies où ils vont par exemple transmettre pour une période déterminée aux associations les adresses mails de leurs utilisateurs, pour les sensibiliser à aller un petit peu plus loin. C’est donc de la communication pour les associations.

Chez Walk United, peu importe d’où vient l’argent, entre 50 et 70% de ce qui est facturé retourne dans le milieu associatif par le biais des utilisateurs. On est sur un cercle vertueux où l’idée est de faire circuler l’argent de manière extrêmement positive.

Aujourd’hui, il y a des modèles qui se créés où l’entrepreneur et l’entreprise n’ont pas qu’un but capitalistique dans une démarche d’actionnariat. Il y en a, mais ce n’est pas la vision Walk United.

Aider les associations dans leurs objectifs, voilà ce que veut Walk United et pour atteindre leurs objectifs, les associations ont besoin de fonds. À terme, ils souhaitent tendre vers l’international.

On veut donner l’opportunité à chacun d’entre nous de pouvoir faire quelque chose. Dans mon cercle d’amis, je n’avais pas spécialement d’engouement pour le projet au départ mais aujourd’hui, quand je vois celui des jeunes qui ont vraiment envie de faire bouger les choses, c’est ça qui me touche le plus.

Et côté pilotage pour ces deux activités, quels indicateurs ?

Une gestion très différente d’une boîte à l’autre, ça c’est sûr.

Sur Walk United, le principal KPI c’est la communauté, il faut la communauté la plus importante possible. Alors évidemment, il faut faire attention au CAC (cout d’acquisition client) un chiffre primordial. On surveille à côté la trésorerie, métrique indispensable pour le budget communication.

Côté hôtellerie, la période n’est pas idéale. Le secteur tourisme et restauration est extrêmement touché par la crise Covid. Les yeux rivés sur le fond de roulement, il faut la trésorerie suffisante pour combler toutes les charges et pouvoir partir sur une prochaine saison avec de quoi acheter les produits, payer les salaires… Sinon, à quoi bon ? Ils sont sur le fil du rasoir mais Alexis reste confiant : L’hôtel est magnifique, super storytelling, faut juste passer cet épisode compliqué.

Pour le budget alloué au marketing, notre invité est clair : On peut moduler le marketing, parce que forcément la stratégie change en période de covid, mais il ne faut jamais couper le marketing. JA-MAIS.

Au moins sur la partie social media, il faut montrer que l’on est toujours là, il faut leur rappeler notre présence, rappeler que les choses vont reprendre et que oui, ils nous manquent.

Communiquer avec sa communauté et ses clients sans pour autant lancer des budgets communication, voilà la stratégie appliquée par Alexis. Faire de l’acquisition pour l’hôtel en ce moment, ça n’aurait pas de sens, mais en revanche, partager avec sa communauté leur bataille et leurs difficultés, toujours chercher à se donner de la visibilité, c’est primordial. On passe de l’acquisition au branding en attendant que cette situation se débloque.

Côté suivi de trésorerie pour notre invité, c’est tableau Excel, visibilité sur les entrées et sorties et voilà grosso modo. Ce domaine, c’est plutôt celui de son associé et Alexis rit en nous avouant qu’il y a un profil gestionnaire, et un profil fonceur dans l’équipe. Il précise : Fonceur prudent, quand même.

Des problématiques chez Walk United ?

Et là, y’a de l’exaspération.

Deux développeurs en alternance chez Walk United mais de l’externalisation pour faire face à des problèmes techniques qui brident leur croissance. Alors oui, des problématiques et celles-ci sont principalement techniques on a 2 devs en alternance et on doit externaliser pour des soucis techniques donc la problématique est principalement technique. Alexis nous épargne les détails et on l’en remercie mais une chose est claire : Développer une application quand on n’a pas les connaissances, c’est long et ça coûte très cher.

Si on avait tout pu faire nous-même dès le début, ça aurait été beaucoup plus simple.

Et quid du CTO dans ces cas-là ? Et bien justement.

L’un des deux développeurs intégré sur Walk United, aujourd’hui alternant en master, l’objectif est justement de le passer CTO. Incrémenté au capital de l’entreprise avec 4% de la société en vue de tous ses investissements et de la volonté qu’il met au travail, rajoutez à cette combinaison gagnante une super entente, plus qu’à prendre son envol dans le rôle de CTO !

Gestion d’exposition et de marché

Walk United a trouvé son modèle et maintenant, faut scaler et voir si tout rentre bien comme il faut.

Il n’y a qu’une seule chose vraie à faire, c’est comme dans le marketing, il faut tester, tester, tester, jusqu’à avoir son modèle viable. Ou pas, d’ailleurs.

Alexis se confie en riant, eux ont été assez entêté sur leur modèle économique. On va encore une fois parler de résilience mais c’est ça, être entrepreneur et à leur place, beaucoup aurait déjà abandonné. Avec une petite communauté, c’est vraiment compliqué d’aller chercher des publicitaires. Mais ils ont insisté jusqu’à trouver un modèle économique sur un marché très peu exploité.

Un mot pour la fin, un apprentissage à nous partager ?

Adopter une vision de vie où l’on se donne un but. Chercher à atteindre une plénitude dans son travail. Des idées fortes qui peuvent paraître idéalistes mais qui, pourtant, ont été adoptées par un entrepreneur qui aujourd’hui ne compte pas ses heures, parce que ce qu’il fait, ça le passionne.

Il faut de la passion pour ce qu’on fait, c’est ce qui permet d’exploser les barrières et d’aller toujours plus loin.

Ne travaillez pas pour travailler, faites ce que vous aimez. Peut-être que, finalement, il ne faut simplement pas avoir peur d’oser le faire ? En tout cas, c’est ce que cet échange avec Alexis Triboult nous laisse comme impression et ça, ça fait du bien.

On se laisse avec deux recommandations données par Alexis, du podcast inspirant qui n’a pas peur de dire les choses quand il s’agit d’aller vers un monde un peu meilleur :

Vlan! et Le Gratin

On remercie cet entrepreneur pour cet échange cash, que du plaisir.

Une excellente écoute à vous.

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